Sommet des chefs d’Etat du G5 sahel sur l’initiative « Desert to Power » : raccorder 29,3 millions d’Africains à une source d’énergie électrique d’ici à 2020

Le Président du Faso, SEM Roch Marc Christian KABORE, Président en exercice du G5 Sahel a présidé ce vendredi 13 septembre 2019, le sommet des chefs d’Etat du G5 sahel sur l’initiative « Desert to power ». Ce sommet qui se tient dans une perspective d’expansion des énergies renouvelables a connu la présence effective des présidents du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. Il a été marqué par une réunion ministérielle et la présentation de l’initiative par les premiers responsables de la Banque africaine de développement (BAD), aux ministres de l’énergie dans la matinée et aux chefs d’Etat dans l’après-midi.

Photo d famille des 5 chefs d’Etat du G5 Sahel avec le Président de la BAD Akinwumi ADESINA (3e à partir d la droite) et Tony BLAIR, ancien premier ministre britannique (à l’extrême gauche)

Le sommet a été organisé autour de 2 axes importants, à savoir le volet technique avec la réunion des ministres de l’Energie des pays du G5 Sahel et le volet politique avec une rencontre de haut niveau entre les chefs d’Etat. « Nous avons tous apprécié cette initiative », a dit SEM Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso qui a tenu à remercier le président de BAD monsieur Akinwumi ADESINA « pour la qualité de son exposé ».

L’objectif visé à travers cet important événement, était d’obtenir l’appui politique des pays du G5 Sahel afin de renforcer la synergie d’actions entre les parties prenantes sur la mobilisation des financements de la Banque africaine de développement (BAD). La rencontre a permis de regrouper les 5 chefs d’Etat et leurs ministres en charge de l’Energie, le secrétariat permanent du G5 Sahel, le groupe de la BAD et d’autres partenaires au développement.

Les parties prenantes ont, durant cette journée, échangé sur les axes prioritaires d’intervention et le choix des structures d’implémentation des objectifs de l’initiative dans les différents pays. « C’est un défi pour tout le monde et surtout une opportunité que nous nous devons de saisir « a confié le ministre de l’Energie dans son propos lors de la réunion ministérielle.

L’initiative « Desert to power » est une action prioritaire qui vise l’exploitation du potentiel solaire de 11 pays d’Afrique qui sont le Burkina Faso, l’Éthiopie, l’Érythrée, le Djibouti, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, le Soudan et le Tchad. « On ne peut rien faire dans le noir », a martelé le Président de la BAD car dit-il, « l’énergie, c’est comme le sang dans le corps ». Akinwumi ADESINA a donc remercié le Président du Faso pour son leadership qui permet à ce projet de prendre forme.

Selon les études, le continent affiche les taux d’accès à l’électricité les plus bas du monde. Mais paradoxalement, commente le ministre de l’Energie, « nos pays (zone du Sahel) malgré qu’ils bénéficient d’un fort potentiel d’irradiation solaire de l’ordre 5,5 kWh/m², ont une forte dépendance aux énergies fossiles. Ce qui fait que nous n’arrivons pas à satisfaire nos populations, nos industries aussi ne sont pas compétitives au regard du coût élevé du kWh « .

La BAD entend transformer les zones désertiques de l’Afrique en de nouvelles sources de production d’énergie électrique mais aussi d’énergie productive. En collaboration avec les partenaires au développement, elle prévoit installer à travers le Sahel une puissance d’au moins 10 000 MW. Ce qui permettra de fournir à 250 millions de personnes de l’électricité, dont 90% avec des systèmes solaires décentralisés hors réseau. La mise en œuvre de l’initiative se fera via la combinaison de projets publics et privés, en raccorder au réseau et en hors réseau.

Aux dires du Président de la BAD, il s’agit d’une initiative transformative qui permettra de produire entre 10 000 et 11 000 MW dont une estimation de 1 100 MW pour la zone G5 Sahel. C’est un défi pour tout le monde, confie le Dr Bachir Ismaël OUEDRAOGO qui reste confiant que « c’est ensemble, dans la synergie que les pays du G5 Sahel devront relever ce défi« . Et pour cela, le ministre a tenu à saluer la présence de tous ses collègues ministres du G5 Sahel qui ont partagé avec les autres acteurs impliqués, leurs expériences. « Chaque pays a son expertise et c’est main dans la main que nous allons pouvoir y arriver, conclu le ministre burkinabè de l’énergie.

140 millions de dollars, c’est le montant global nécessaire au financement de l’initiative « Desert to power ». Déjà, la BAD s’est engagée à financer les études de faisabilité à hauteur de 20 millions de dollars. Les présidents, quant à eux, reconnaissants l’importance fondamentale de l’énergie pour le développement économique, la stabilité et la réduction de la pauvreté dans l’espace G5 Sahel, ce se sont engagés à lever les fonds pour la concrétisation de cette initiative.

 

DCPM ME

 

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